Les anti-mariages, les anti-égalité même, appelons un chat un chat, veulent donc remettre ça.
Leur site donne même le kit du parfait petit penseur, avec des réponses toutes faites, parce que quand on prétend pourfendre la pensée unique, on donne du prémâché à ses militants, on n’est pas à une contradiction près.
Passons donc un peu tout cela en revue, dans l’ordre
Le mariage « pour tous » ? Reconnaître la diversité des choix de vie, tant des couples homosexuels qu’hétérosexuels, c’est aussi voir le mariage comme un choix précis et exigeant, qui ne prétend en rien à l’universalité. De même que la société a progressé dans son accueil des couples homosexuels pour ce qu’ils sont, elle doit s’attacher au mariage pour ce qu’il est. La différence n’est pas le nivellement.
Sur la première phrase rien à dire.
D’ailleurs on ne demande pas l’obligation de mariage, on veut la possibilité, l’autorisation en somme.
Mais après …De même que la société a progressé […] elle doit s’attacher au mariage pour ce qu’il est.
Le raisonnement est donc du même acabit que :
- puisqu’on a légalisé la pilule, gardons la peine de mort
- puisqu’on a décolonisé, interdisons le vote des femmes
etc… Cette phrase n’a aucune logique !
Notons au passage que « la différence n’est pas le nivellement » implique insidieusement qu’il faut garder les homosexuels dans la différence.
La lutte contre les discriminations ne justifie pas le « mariage pour tous » Le code pénal interdit toute discrimination sur le motif de l’orientation sexuelle. C’est la fierté et l’honneur de notre République que de proclamer ce principe. Nous haïssons l’homophobie et nous engageons résolument contre toutes les discriminations. En revanche, il nous semble juste que la loi distingue entre les formes de couple au regard de la stabilité familiale.
Donc pour résumer : les couples homosexuels ne sont pas stables, et il est donc logique de les discriminer. Mais non, mais non, ce n’est pas de l’homophobie, bouuuuh c’est pas bien l’homophobie.
Le mariage n’est pas la consécration d’un amour […] Il ne s’agit donc pas de la reconnaissance d’un amour entre deux personnes mais d’une institution qui protège la dignité respective des enfants et des parents, qui encadre la filiation. […] C’est tout le sens des différences d’avantages entre le mariage et les autres sortes de couples : les mariés contribuent au renouvellement de la société et à l’éducation des plus petits…
Ça tombe bien, puisque nous réclamons le mariage entre autre pour pouvoir protéger nos familles ou familles à venir. Ce qu’ils veulent donc dire c’est qu’ils sont résolument contre le fait que les homosexuels puissent avoir une famille !
La reconnaissance implicite du droit à l’enfant […] En faisant cela, on se place du côté des désirs individuels et du projet des adultes et non de celui des enfants accueillis.
Donc si un couple hétérosexuel infertile désire adopter, c’est le droit de l’enfant.
Si c’est un couple homosexuel c’est le droit à l’enfant.
Et non, ce n’est pas de l’homophobie ? Sérieusement ?
Un bouleversement de l’adoption Beaucoup de partisans du projet de loi objectent que toute adoption est fondée sur la dissociation entre la filiation et l’éducation […] L’adoption, c’est fait pour trouver une famille à un enfant et non pour trouver un enfant à des adultes, homosexuels ou hétérosexuels !
Non, l’adoption prévoie la filiation justement. Vous confondez filiation et progéniture. L’adoption donne le lien de filiation, indiscutablement. Point.
Quant à la suite, c’est toujours la même chose, dans votre esprit, c’est trouver une famille, donc forcément hétérosexuelle. Mais toujours pas homophobe ?
Les mots ont-ils un sens ? Avec l’adoption plénière, le projet actuel ne vise donc pas à améliorer l’exercice de la parentalité dans les cas existants mais à supprimer la notion de parenté au profit de la parentalité pour tous les couples
On veut supprimer la notion de parentalité au profit de la parentalité ?
Je cherche, je cherche, je ne comprends pas (même en relisant le paragraphe complet)
Une consécration de l’idéologie du gender ? La théorie du gender est née aux États-Unis à la fin des années 1980. Elle postule la supériorité du « genre », construit par la société et librement accepté ou refusé par le sujet, sur le sexe, fruit d’une biologie toujours arbitraire.
Ah oui, donc si je veux me marier, c’est grace à une théorie aux USA dans les années 80. Logique. Vraiment logique.
Que prouvent les études ? Ce sont souvent des associations LGBT qui les commandent. De l’autre côté, une étude comme celle de Mark Regnerus, qui n’échappe sans doute pas à certaines critiques, a été menée sur des échantillons plus larges et sur un temps plus long, dans une perspective avant tout universitaire. Quand des voix se sont élevées pour signaler des maladresses, Regnerus a consenti à certaines précisions… sans changer le résultat : ce n’est pas identique pour un enfant d’être élevé par un couple de sexes différents ou par un couple de même sexe.
Donc si je résume : les études qui vont dans leur sens sont bonnes, les autre sont mauvaises c’est ça ?
Hyper scientifique en effet. Ça se passe quasiment de commentaire.
Du bon usage de la démocratie ? Si toute démocratie moderne repose sur un système représentatif, il existe aussi des moyens pour le peuple de se faire directement entendre lorsqu’il juge que ses représentants ne se sont pas donné le temps et les moyens du débat.
La démocratie c’est aussi accepter que lorsqu’on est en minorité, se faire entendre, ce n’est pas nécessairement avoir gain de cause. Croyez-moi, on vous a entendus. On vous a même un peu trop entendus ! Deux semaines de débat à l’assemblée nationale, des mois dans les journeaux, à la télévision, des années dans les familles, les cafés, les diners, etc, ça ne suffit pas ?
Vous ne respectez pas la démocratie, vous l’insultez avec un raisonnement simple : si quelque chose ne va pas dans votre sens, c’est anti-démocratique.
Est-ce le sens de l’histoire ? […] L’histoire n’a pas un sens prédéterminé qui serait plus puissant que ce que les hommes en font. Avoir mis « liberté » en tête de notre devise républicaine ne veut pas dire autre chose !
Vous êtes libres, libres de penser ce que vous voulez, mais vraiment, qu’on vous le dise tout de même : si, c’est le sens de l’Histoire, mais moi je pense à la majuscule.