Posts Tagged ‘Théâtre’

Victor ou les enfants au pouvoir

mercredi, avril 3rd, 2013

La pièce: Victor 9 ans répète à souhait ce que les adultes ne cessent de lui dire : qu’il est terriblement intelligent. Et il fait preuve du vice des adultes pour les manipuler et les dérouter tout le long d’une soirée qui finira en drame. A travers lui ce sont les histoires des adultes, leurs secrets et leurs mensonges qui font surface.

Côté mise en scène, je constate tout de même un retour aux ficelles des années 90, le décors qui bouge sans cesse, une piscine, des explosions, des arbres qui descendent du ciel. Les puristes hurleront, mais ça me rappelle les pièce de Mesguish qu’adolescent l’on m’emmenait voir.

Pas mal de symboles aussi, que je n’ai pas compris du tout, les masques, la piscine donc, et ces arbres. Je suis persuadé qu’il y a une explication très intello tirée par les cheveux, mais on se débrouille très bien sans.

Des longueurs, notamment une scène de folie de couple autour d’un lit très pénible, ou l’arrivée d’une femme qui pête (sisi, très potache) totalement dispensables.

On a vu aussi tous les ressors des « effets du théâtre » : fausses gifles à gogo, acteur trainé par les cheveux, faut coup de couteau, etc. Pas gênant, mais un peu dispensable aussi.

Cependant, une très belle performance d’acteurs et des moments très forts. Une pièce inégale donc mais intéressante.

Jeffrey

lundi, mars 11th, 2013
  • Quoi: Jeffrey
  • Où:  À la folie Théâtre
  • Quand:  Jeudi 14 Février 2013, 21h30
  • Mon opinion : « Plutôt sympa ! »

A part que j’avais déjà vu l’affiche quelque part, et qu’un ami d’un ami avait remplacé un acteur, je ne connaissais rien de cette pièce. Je ne savais donc pas du tout à quoi m’attendre.

Attention, spoiler ! Jeffrey, jeune gay dégouté par l’enchaînement des plans d’un soir, voire d’une heure, décide d’arrêter le sexe pour faire une vraie rencontre. Cependant, lorsqu’il apprends que l’élu de son coeur est séropositif, il prend peur, alors même qu’un de ses meilleurs l’ami l’est aussi et risque de laisser son copain meurtri.

La compagnie est assez jeune, pas amateur, mais jeune, et on le voit par les bons comme les mauvais côtés. Les mauvais, ce sont bien sûr les côté un peu bricolés de certains trucs, mais ça contribue aux bons côté, la fraicheur, la spontanéité, la nécessité de devoir recourir à plein de petits artifices qui mettent un rythme assez enlevé et très agréable. C’est jeune et ça respire la bonne humeur.

Les acteurs sont bons, on sent bien que la pièce est rodée, ça coule de sources, quelques une sont clairement au dessus du lot, dont à mon avis la jeune star, Jeffrey, tout à fait convainquant. La plupart des acteurs jouent 3 rôle, ou plus, et ça ne pose aucun problème.

Le point faible, à mon avis, est le texte qui commence à dater un peu, plein de poncifs sur le HIV, et mettant en scène une époque où HIV rimait inévitablement avec une mort à moyen terme, au mieux. Bien que ça ne remette pas en cause le besoin de parler de la maladie, et surtout de faire de la prévention, on n’en est plus là aujourd’hui, et il y a du coup un certain décalage avec la réalité. Une toute petite longueur aussi vers les 3/4 de la pièce, que j’impute au texte.

En résumé, sans se prendre au sérieux, c’est un bon moment, drôle et touchant.

L’homme qui se hait

jeudi, mars 7th, 2013

La pièce commence par une lecture magistrale d’un apparent professeur de philosophie, nous expliquant l’essentialité de l’homme qui se hait. L’homme qui se hait, se hait. Par nature, par essence, etc. Il ne faut pas à mon avis prêter à cette introduction un objectif  didactique qui à mon sens rendrait la pièce aussi pénible à suivre que Le monde de Sophie. C’est ce qu’a fait L., à qui la pièce a fort déplu pour cette raison. Quant à S., je ne  prendrai pas son avis en considération dans la mesure où il a passé plus de la moitié du temps à dormir, sans ronfler cependant; un plus.

Après une dizaine de minute d’une démonstration philosophique qui tourne assez rapidement au n’importe quoi,  on se retrouve plongé dans l’univers de ce professeur illuminé et ses deux assistants de la fantasque Université Philosophie Ambulante ou UPA, et baladés de flashback en flashback, de bourgade en bourgade où ce qui s’apparente un peu à une secte miniature avec son gourou et ses deux adeptes vivotent chichement et se remémorent leurs débuts. On y découvre les rapports entre les trois personnages, qui constituent à mon avis le point central de la pièce, l’emprise du Professeur fou, jusqu’à sa chute, dans une étonnante crise de lucidité.

J’aurais aimé aimer complètement, vraiment. Et cependant la présence incroyable de Garbiel Dufay (Professeur Winch) ne suffit pas à donner une réelle consistance au texte, ni à la mise en scène qui ne se montre qu’épisodiquement dans de maladroits accès de colère sous forme de hurlements sans nuance. L’espace est pleinement rempli, c’est vrai, mais uniquement par les regards des trois acteurs qui portent à eux seul tout le poids de la pièce.

 

 

 

mardi, septembre 18th, 2012

PNPO

  • Quoi: Mademoiselle Julie
  • Où: Odéon Théatre de l’Europe
  • Quand: Mercredi 13 Juin à 20h
  • Mon opinion : « pas trop détesté »

À un moment j’aurais tout de même me renseigner un peu sur ce que j’allais voir, surtout à l’Odéon. Enfin, on ne m’y reprendra pas trop a priori pour la saison 2012-2013.

Pour la cohérence, on a à nouveau eu le droit à une mise en scène avec des vitres. Cette année à l’Odéon ils ont a-do-ré les vitres. Au début c’était même plutôt agile, le temps de faire rentrer ou sortir les personnage de scène alors qu’ils sortaient ou rentrée de la fête qui s’y passait, en arrière plan. Ingénieux.

Juliette Binoche ? Assez formidable. Presque convaincante !
Presque ?
Oui, presque, dirigée un peu à contre emploi et réduite à un rôle de femme hystérique et soupe-au-lait, passant d’un désir à son contraire, hurlant (oui oui hurlant), puis gémissant, et Juliette Binoche trimbalée entre ces deux extrêmes caricaturaux et réducteur qui étouffent ce talent d’actrice, quel gâchis.

Juliette Binoche aussi peut être un peu trop vieille, l’air trop mature, adulte et réfléchi pour être complètement convaincante en jeunette décervelée.

Dommage.

[PNPO] Dans la jungle des villes

samedi, août 25th, 2012

PNPO

  • Quoi: Dans la jungle des villes
  • Où: Théâtre de la Colline
  • Quand: Jeudi 7 Juin à 20h
  • Mon opinion : « pas trop  aimé »
C’est toujours très casse-gueule d’écrire ses impressions sur une pièce vue il y deux mois et demi (sans compter que ça va tout à fait à l’encontre du but même de la série PNPO ). Et cependant je me dis aussi que lorsqu’un spectacle laisse sur moi un trace forte, deux mois et demi ne m’empêcheront pas d’en parler. Et là, je bute un peu …
Bref, tout ça commence avec une projection vidéo d’un bon quart d’heure d’une misérable loueur de DVD et d’un homme opulent qui essaiera d’acheter son âme en quelque sorte. Ah, et puis ça finit avec l’homme qui court nu. Il faudra que je parle du nombre d’acteurs nus que l’on a vus cette année !
Sur scène, le propos de la pièce est assez difficile à saisir, il s’agit sans aucun doute d’un questionnement sur l’identité, lorsque le riche décide de toute abandonner pour prendre la place du miséreux qu’il harcèle, et ce, dans le seul but de le détruire complètement. L’identité ou le mal ? Ou le besoin de faire mal ? C’est très confus.
Le groupe de rock qui joue plusieurs fois des morceaux de 3-4 minutes, et dont les musiciens sauf un sont aussi des acteurs de la pièce n’aide pas vraiment à la compréhension. Il faut d’ailleurs souvent un bon moment pour se réhabituer au niveau sonore normal d’une pièce de théâtre.
Beaucoup d’accessoires, un mur entier qui tombe, dans un effet visuel bluffant mais distrayant aussi, dans le mauvais sens du terme. Au final, il n’en reste pas grand chose, qu’une impression de fouillis, de surenchère d’artifices, et une déception d’être passé à côté, et pas si loin que ça, de sujets qui auraient pu être réellement passionnants.
En trois mots, pas trop aimé.

[PNPO] Temps

mercredi, juillet 18th, 2012

PNPO

  • Quoi: Temps de Wajdi Mouawad
  • Où: Chaillot
  • Quand: Mercredi 23 Mai à 20h30
  • Mon opinion : « pas trop aimé »
De Mouawad je ne savait pas grand chose, il avait fait Incendies, mais je n’avais pas vu la pièce, juste le film, qui m’avait laissé un goût de « pas fini ». Et du thème de la pièce, je ne savais rien du tout. C’est un peu le jeu quand on a la flemme de regarder les programmes et qu’on dit aux amis « mettez-moi les mêmes spectacles que vous » !
Le sujet déjà n’est pas franchement drôle; une histoire de viol incestueux pendant des années, la mort de la mère, le retour d’un frère caché, le besoin de vengeance, pas de quoi rire. Mais au fond il peut être intéressant et prétexte à une pièce forte. Et puis latente la question de l’oeuvre artistique des personnages monstrueux. Faut-il la garder malgré la monstruosité de l’auteur ? L’ignorer malgré son génie ?
Le problème arrive avec la mise en scène, le dénouement, le jeu d’acteur, bref, tous les développements du coeur du sujet. Première scène, des acteurs se frotte les bras en grelottant visiblement, de manière à subtilement nous montrer qu’il fait froid. Vraiment ? J’ai vu des acteurs mimer le froid, pas des personnages qui avaient froid.
La pièce est interrompue à plusieurs reprises par de la musique forte, scène -j’imagine- censées nous montrer la folie de la fille qui a vécu auprès de son père malgré ses viols répétés entre ses 5 et 13 ans, devenue sourde muette suite au choc psychologique
Un autre piste qui m’a beaucoup fait espérer est l’arrivée du « frère russe », et sa femme qui sert alors d’interprète. On assiste à un dialogue retranscrit plusieurs fois langage des signes -> français -> russe pour arriver d’un personnage à l’autre. Symbole de la difficulté à communiquer ? Ou au contraire de l’universalité de la langue ? De la perdurance de la famille à travers les frontière ? En fait non, simple jeu scénique et nouvelle déception.
Sans compter le très attendue retour de la parole lors du meutre libérateur de son père. Vraiment, quelle surprise ! Ça sentait presque le navet hollywoodien.
Bref tout ça était finalement très attendu, et très « évident ». Evidemment décevant donc (et paf, une punchline sentencieuse gratuite !)

[PNPO] Contes Africains

lundi, avril 23rd, 2012

PNPO

  • Quoi: Contes Africains d’après Shakespeare – Krzysztof Warlikowski
  • Où: Chaillot
  • Quand: Mercredi 21 Mars à 18h30
  • Mon opinion : « parti  au 1er entracte »
Déjà à la base, une pièce de 5H en Polonais surtitré, j’aurais dû me méfier… mais le titre m’avait donné envie, et puis du Shakespeare quoi, il y avait tout de même de quoi se méprendre.
Nous arrivons donc à 18h30, et commence une heure et demie de dialogues absolument sans queue ni tête, sans enchainement vraiment logique, un peu de grossièreté (pas trop) gratuite, et beaucoup d’interrogations. Quand deux hommes en maillot de bain affublés d’une tête de cochon (chacun) ont débité des blagues antisémites séparés de cris porcins (gruiiik gruiiik) – probablement parce qu’il n’était pas assez évident qu’ils représentaient les personnes antisémites et non pas la pensée de l’auteur, vous noterez la finesse du p
rocédé – pendant 10 minutes, j’ai décidé que j’en avais vu assez.
J’ai attendu patiemment la fin de la première partie et je suis rentré chez moi, relativement tôt au final, tout n’était pas complètement perdu.

[PNPO] Les liaisons dangereuses

jeudi, avril 19th, 2012

PNPO

A noter qu'on ne le voit hélas pas torse nu dans la pièce

  • Quoi: Les liaisons dangereuses, mise en scène de John Malkovich
  • Où: Théâtre de l’Atelier
  • Quand: Mercredi 7 Mars à 20h
  • Mon opinion : « plutôt bien aimé »
S’attaquer aux Liaisons, pas mal de gens l’avaient fait déjà, mais ça reste tout de même une exercice assez casse-gueule je pense de transcrire un roman epistolaire en pièce de théâtre. De ce côté là c’est réussi. Le langage est actuel sans dénaturer l’esprit du texte original.
Côté mise en scène, c’est moderne et fait de manière plutôt intelligente à mon avis, il y a plein de micro-scènes, remarques, mimiques assez drôles, c’est vivant et la ronde des acteurs parfois là sans être dans la scène, comme « off », fonctionne très bien. C’est là que je me dis que je devrais me tenir à écrire à chaud, je suis bien plus critique qu’un mois plus tard 🙂
Les acteurs quant à eux m’ont semblé un peu « à côté ». Peut-être un peu jeunes, (malgré un valet fort aimable à la vue et à l’ouïe), ou juste décalés. La Tourvel m’a laissé une impression bizarre. On ne peut pas dire qu’elle joue mal, du tout, et pourtant je la trouve physiquement complètement à côté du rôle, sans vraiment savoir expliquer pourquoi. Et je n’ai pas réussi à me défaire de cette impression.
Au final, il me reste toute une série de choses très bien, mais sans la continuité pour en faire un tout vraiment top. Ça reste pas mauvais, et j’y ai passé un bon moment, mais sans plus d’enthousiasme qu’un « plutôt bien aimé »

[PNPO] Le système de Ponzi

dimanche, mars 25th, 2012

PNPO

  • Quoi: Le système de Ponzi
  • Où: Théâtre des Abesses
  • Quand: 1er février 2012 à 20h30
  • Mon opinion : « moyennement aimé »

Le sujet est intéressant, c’est sans aucun doute, Ponzi étant parfois vu comme l’inspirateur de Madoff, en ces temps de crise financière mondiale.
En créer une pièce de théâtre est un exercice ardu.

La scène est parsemée de tables qui ne cessent de bouger, symbolisant tout à tour un bateau, une chambre, un building, des bureaux, des portes, une cellule de prison.
Leur utilisation est très créative, dynamique et, il faut le dire, sympathique à voir. Le problème pour moi est que j’ai eu le sentiment, surtout la première heure, d’assister à un déménagement permanent – l’action changeant beaucoup de lieu – qui n’a cessé de casser la narration dans laquelle il me fallait à nouveau quelques instants pour me replonger.

Je dois admettre un certain rythme dans cette pièce, une utilisation intéressante des acteurs qui tournent sur de multiples rôle, l’utilisation de ruptures pour donner une impression de foule, ou de chronologie, qui ne sont pas toujours faciles à rendre au théâtre. Et heureusement, car pendant deux heures on assiste aussi un peu, il faut le dire, à un cours d’économie frauduleuse pour les nuls, avec une narration didactique pas inintéressante mais dont la place n’est peut-être pas sur les planches.

Du coup, il m’est resté une impression de longueur et de conférence qui hélas a quelque peu gommé une performance d’acteurs tout à fait impressionnante, et un mois plus tard, pas beaucoup plus à en dire.
D’où mon avis en queue de poisson : moyennement aimé

 

[PNPO] Breaking your leg

vendredi, février 24th, 2012

PNPO

  • Quoi: Break your Leg
  •  Où: Chaillot
  • Quand: 21 Janvier 2012 à 20h30
  • Mon opinion : « assez bien aimé »

Je n’ai aucune idée de pourquoi j’avais coché ce spectacle, et d’ailleurs en m’y rendant, je pensais aller voire de la danse… C’est au final une espèce de pièce de théâtre façon reality show, sans format bien précis qui nous a été offert.

Je ne sais pas bien ce que je faisais dans les années 90 mais l’affaire Tonya Harding vs. Nancy Kerrigan m’est complètement passée au dessus de la tête, si bien que je l’ai découverte avec cette pièce qui prétend remettre face à face les deux personnages 20 ans plus tard.

C’est rythmé, ponctué de flashback, de rencontres entre les personnages de maintenant et ceux de l’époque, de moments chorégraphiés, musicaux.

Je doute qu’il en reste grand chose dans quelques mois, mais c’est un bon moment, surprenant et original.