[FADD] Vocabulaire
dimanche, novembre 18th, 2012[FADD] : Faudrait arrêter de déconner. Depuis quelques semaines le débat sur l’ouverture du mariage dérape. Enfin dérape, je me comprends : il laisse enfin voir qui pense quoi, et finalement c’est peut-être une bonne chose. Cependant, il y a à mon sens un certain nombre de mises au point à faire.
« Non au mariage gay » (disent-il)
Et bien figurez-vous, nous sommes d’accord. Je (nous ? – c’est difficile de mettre un nous parce que je ne prétends parler au nom de personne ) ne veux pas d’un « mariage gay », différent du « mariage hétéro ». Non non, qu’on soit bien clair, je veux le même mariage, juste le mariage, c’est tout.
Donc à tous les gens qui ont défilé avec des banderoles « non au mariage gay », je suis absolument d’accord avec vous. Oui au mariage des gays ! (gays incluants homosexuels hommes, et femmes bien entendu),.
Droit de réponse
dimanche, octobre 28th, 2012Ce n’est pas parce que je suis en vacances que je n’ai pas le droit à un avis quand je lis certaines choses.
Si jamais l’article du Monde venait à passer hors ligne, je redéfinis un peu le contexte :
Xavier Lacroix est théologien et philosophe, membre du Comité consultatif national d’éthique. Il explique pourquoi l’Eglise s’oppose au futur projet de loi sur l’ouverture du mariage aux couples homosexuels.
Je suis donc curieux de lire ce que ce monsieur a à nous dire qu’on n’aurait pas déjà entendu. Certes, je sais bien qu’il n’est pas productif de lire ce genre de papier dans la mesure où l’on n’est jamais vraiment convaincu par les arguments qui soutiennent une position autre que le sienne (comme expliqué ici par exemple), mais autant savoir ce qui se dit, et tenter de rester ouvert.
Je commence donc la lecture
Vous remarquerez que dans ce débat, l’Eglise catholique ne met pas en avant la croyance mais une position éthique, car ce sont des biens fondamentaux qui sont en jeu.
Ça y est, ça commence; une phrase et je ne suis déjà pas d’accord. Si je respecte absolument la liberté du culte, j’aimerais rappeler que la France est un état laïque et dans ma conception de la chose, cela implique que les Eglises (quelles qu’elles soient) n’ont pas vraiment droit de cité dans les débats de morale publique. Mettre en avant la croyance pour dire qu’ils sont contre, je pourrais respecter, dans la mesure où il ne s’agirait pas d’une opinion publiquement exprimée pour faire pression dans la débat, mais juste pour donner à leurs fidèles la position « officielle ».
Mais si le but est de rentrer dans le débat public, laïc et républicain, je ne vois pas bien ce qui permet à l’Eglise de s’exprimer en tant que groupe. Il y a des pratiquants homophobes comme homosexuels (et une majorité qui a priori s’en fout royalement), de gauche, de droite, du centre, et d’ailleurs, et il me paraît illusoire qu’une Eglise puisse s’exprimer au nom de ses fidèles, et représenter dans un comité consultatif un groupe homogène. Dans cette mesure, elle n’a pas légitimité dans un tel débat. Un groupe de catholique-anti-mariage aurait plus de sens, tout comme les groupes laïcs « pro-famille »… je ne suis pas d’accord, mais je vois des gens qui se sont groupés parce qu’ils partagent les mêmes opinions et veulent faire connaître, faire pression, et c’est bien plus démocratique qu’inviter une instance bi-millénaire dont l’autorité se fonde sur une croyance religieuse mais qui prétend donner la voie à suivre au nom d’autre chose.
Aujourd’hui, neuf personnes sur dix pensent que le mariage est la célébration sociale de l’amour. Pourquoi, alors, ne pas le célébrer entre deux personnes du même sexe qui s’aiment ? Or, anthropologiquement, traditionnellement, juridiquement, universellement, le mariage n’est pas que cela. Il est l’union entre un homme et une femme en vue de procréation : si on enlève la différence de sexe et la procréation, il ne reste rien, sauf l’amour, qui peut rompre.
Deux points déjà : si c’est ce que pensent neuf personnes sur dix, alors pourquoi ne pas accepter que c’est bien ainsi aujourd’hui ? Le peuple est, après tout, souverain non ?
Ensuite, le mariage est aussi une institution qui n’a pas toujours été aussi rigide, et dont l’un des buts fut aussi de contrôler les peuples en limitan et codifiant leur activité sexuelles; sans oublier que cette drôle d’idée d’allier l’amour et le mariage a moins d’un siècle, voir beaucoup moins dans certaines régions (sans compter les lieus où elle n’a pas encore court), et que le mariage était aussi (et surtout) prétexte à faire les arrangements entre famille, en vue de faire des enfants effectivement, enfants qui ne sont pas des enfants de l’amour mais plutôt des voeux de notaires. Il ne reste donc plus rien, même pas l’amour.
La société a-t-elle « besoin » de l’amour homosexuel, de couples homosexuels solidaires. Peut-être, mais j’en doute.
Cher Monsieur, et avec tout le respect que je vous doit, la société a-t-elle besoin de votre avis ? Peut-être, mais j’en doute.
Question : L’Etat ne doit-il pas prendre en compte les nouvelles réalités ?
Réponse : Il y a une différence entre faire face, accompagner des réalités de familles très complexes et définir, a priori, ce que sera désormais une famille. La société n’est pas dans son rôle en encourageant la précarité.
Alors, la question étant l’acceptation de ce qui est déjà, la réponse qui parle de définir a priori est simplement hors sujet. Mais ça permet de placer le mot précarité. Les couples homosexuels sont donc précaires. Doit-on rappeler la proportion de mariages qui finit en divorce ? Mais j’imagine que là aussi, la société a eu tort de prendre en compte une réalité pour définir a priori qu’une séparation était possible.Quoi qu’il en soit c’était mieux avant !
Je vous passe les morceaux choisis sur l’adoption par les couples hétérosexuels, acceptable parce que « L’adoption est toujours une souffrance. Mais, dans le cas des couples hétérosexuels, cette souffrance est rattrapée par le fait que le couple adoptant est analogue aux parents biologiques »; ah ben oui, l’enfant a perdu ses parents, mais on lui en fournit des pareils, un peu comme ce poisson rouge qui est mort l’année dernières. Monsieur Lacroix, il faut que vous le sachiez, les enfants savent que vous avez acheté un nouveau poisson, et ils vous en voudront toute leur vie !
À plusieurs reprises j’ai lu qu’il ne fallait pas mentir au enfant, pas leur faire croire qu’ils avaient deux papas (comprendre donc deux papas biologiques). On l’a vu dans la récente et très médiatique manifestation avec un homme-oisillon aux legging lycra très discutable. Mais qui parle de mentir aux enfants ? Si un jour avec mon (hypothétique futur) mari j’ai des enfants, je ne vais pas leur faire croire une absurdité pareille ! Pourquoi pas un vieux barbu vêtu de rouge qui passe par la cheminée pendant qu’on y est ? Un enfant est biologiquement issue d’un père et d’une mère, c’est évident. Même in-vitro. Même choisi sur catalogue avec mère porteuse. Ce sont les associations « pro-famille » et l’Eglise qui parlent de mensonges, je doute que les personnes concernées aient eu un instant l’idée de cacher tout ça.
Monsieur Lacroix, si je respecte et crois comprendre ce que vous dite, je ne juge pas moins vos propos rétrogrades et, sur un certain nombre de points, contradictoires. Votre argumentation, d’un point de vue purement logique et sémantique, ne tient pas complètement la route.
Je conclus en citant les indégivrables
[PNPO] Arpad Schilling – Noéplanète
vendredi, octobre 26th, 2012PNPO
- Quoi: Noéplanète, d’Arpad Schilling
- Où: Chaillot
- Quand: Mercredi 24 Octobre 2012 à 20h30
- Mon opinion : « quelques trucs intéressants »
Le sujet est passionnant : qu’est ce qui fait qu’on choisi en général ? Un personne pour devenir son amant ou son mari, qui embaucher, qui garder dans une émission de télé-réalité, etc. La question du choix, c’est à creuser, et c’est une mine d’inspiration.
Ça, c’était à la lecture du programme. Quelques scènes débutes le spectacle, certaines filmées, certaines jouées, une introduction par un numéro de corde, assez joli d’ailleurs, pourquoi pas ! Et puis d’un coup, un comédien vient nous présenter un homme rom de 24 ans, acteur dans l’un des films qui va suivre, et demande au public de lui poser des questions. On franchit alors le pas du politiquement correct, le pauvre Rom reconduit à la frontière qui veut prouver au monde et aux Français que tous les Roms ne sont pas des truants. Comme si c’était encore à prouver ! Mais admettons, admettons.
L’histoire continue, sur scènes plusieurs personnages, une histoire de trafic d’influence, de dette, un homme noir en situation illégale va accepter pour ne pas être dénoncé de coucher avec un haut fonctionnaire, un dictaphone en poche. Et on sent l’horreur, l’humiliation suprême, pour un homme de se faire enculer. Bien pire que pour une femme coucher sous la contrainte, parce que c’est un homme qui va se faire prendre. Lorsque plus tard, à la fin, le public devra choisir quel personnage « garder », gros bonus de sympathie pour le personnage, parce qu’avec « ce qu’il a pris le pauvre » (entendu derrière moi dans la bouche d’un jeune étudiant). Ah tiens, puisqu’on est dans l’anti-racisme, un peu de préjugé macho limite homophobe c’est acceptable ?
Au milieu, une scène un peu troublante de danse combinée à de l’acrobatie entre quatre espèces de mats chinois. C’est assez sec, et il y a quelques très beaux tableaux. Je me suis concentré en essayant de chasser le besoin de « comprendre », même s’il était évident que ce n’était pas là pour la beauté de la chose mais pour porter un message qui m’a échappé. Mais qu’importe, je ne boude pas mon plaisir pour ces dix minutes.
Comble du bon sentiment, on accueille ensuite sur scène deux enfants roms de 14 et 12 ans. Ils ont des figures angéliques et nous racontent leur expérience, leur arrivée en France, la rencontre avec leur « marraine » qui les as plus ou moins recueillis, l’école du cirque. Le public peut leur poser des questions; lui veut être pompier en Roumanie, elle hôtesse de l’air en France. Plus bien-pensant, tu meurs.
[PNPO] Maguy Marin – Faces
dimanche, octobre 14th, 2012PNPO
- Quoi: Faces – Maguy Marin, le Ballet de Lyon
- Où: Théâtre de la ville
- Quand: Samedi 15 Octobre 2012 à 15h
- Mon opinion : « pas complètement haï »
L’installation des danseurs est longue. Très longue. Un, puis deux, puis deux, puis un puis trois, etc. jusqu’à vingt-huit (sisi). A chaque fois les regards, les petits réajustements de position, on voit, on comprend, ça marche. Surtout que j’avais un peu lu le livret, enfin j’avais essayé, et j’avais vu ceci (que je ne comprends toujours pas)
Dans une pénombre indécise où se fomentent les images du monde auxquelles se relient, mais, menace toujours active, peut-être en se cimentant, nos destins, Faces met à vif la tension irrésolue entre ce pire et ce meilleur qui hante l’affaire du collectif.
Ensuite, pendant une heure, des scènes statiques, éclairées environ cinq secondes, suivies en effet de pénombre, le temps que les danseurs – qui d’ailleurs ne dansent pas – se replaces, changent d’accessoires, se couchent ou se relèvent. Au début on continue de comprendre : le groupe, l’individu, la conversion, la formation des sous-groupes. Il y a d’abord un seul avec des lunettes, puis deux, puis cinq, puis huit, etc… la population évolue à chaque allumage de la lumière. Puis ce ne sont plus des lunettes c’est autre chose, c’est être couché, c’est avoir une barbe, etc.
Si tant est qu’on a vraiment compris au bout de dix minutes, et qu’il y a quasiment une heure superflue, d’ennui presque complet. Un ou deux tableaux ont retenu mon attentions – c’est à dire 10 bonnes secondes en tout – où les danseurs – qui dont n’ont pas dansé, du tout – sont dans des positions de mouvement arrêté, ce qui a toujours été quelque chose qui me fascine lorsque c’est bien fait, plutôt il faut bien l’avouer, par des artistes de rue qui attendent une piécette que par l’un des meilleurs ballets de l’hexagone.
Du coup pour ces dix secondes, et puisque pour une fois je comprends un peu, je ne peux peux pas dire que j’ai complètement détesté. Mais franchement pas loin.
[PNPO] Jules et Jim
lundi, septembre 24th, 2012PNPO
- Quoi: Jules et Jim
- Où: Mk2 Beaubourg
- Quand: Mardi 3 Juillet à 19h35
- Mon opinion : « beaucoup aimé »
Alors quand j’ai vu la bande annonce de la re-sortie de Jules et Jim, je me suis dit qu’il était temps, sans savoir bien à quoi m’attendre. Et puis dès le début la voix off, et j’ai été embarqué.
mardi, septembre 18th, 2012
PNPO
- Quoi: Mademoiselle Julie
- Où: Odéon Théatre de l’Europe
- Quand: Mercredi 13 Juin à 20h
- Mon opinion : « pas trop détesté »
À un moment j’aurais tout de même me renseigner un peu sur ce que j’allais voir, surtout à l’Odéon. Enfin, on ne m’y reprendra pas trop a priori pour la saison 2012-2013.
Pour la cohérence, on a à nouveau eu le droit à une mise en scène avec des vitres. Cette année à l’Odéon ils ont a-do-ré les vitres. Au début c’était même plutôt agile, le temps de faire rentrer ou sortir les personnage de scène alors qu’ils sortaient ou rentrée de la fête qui s’y passait, en arrière plan. Ingénieux.
Juliette Binoche ? Assez formidable. Presque convaincante !
Presque ?
Oui, presque, dirigée un peu à contre emploi et réduite à un rôle de femme hystérique et soupe-au-lait, passant d’un désir à son contraire, hurlant (oui oui hurlant), puis gémissant, et Juliette Binoche trimbalée entre ces deux extrêmes caricaturaux et réducteur qui étouffent ce talent d’actrice, quel gâchis.
Juliette Binoche aussi peut être un peu trop vieille, l’air trop mature, adulte et réfléchi pour être complètement convaincante en jeunette décervelée.
Dommage.
[PNPO] Moonrise Kingdom
lundi, septembre 17th, 2012PNPO
- Quoi: Moonrise Kingdom
- Où: Mk2 Bibliothèque
- Quand: Lundi 11 Juin à 19h45
- Mon opinion : « beaucoup aimé »
[PNPO] Dans la jungle des villes
samedi, août 25th, 2012PNPO
- Quoi: Dans la jungle des villes
- Où: Théâtre de la Colline
- Quand: Jeudi 7 Juin à 20h
- Mon opinion : « pas trop aimé »
Sur scène, le propos de la pièce est assez difficile à saisir, il s’agit sans aucun doute d’un questionnement sur l’identité, lorsque le riche décide de toute abandonner pour prendre la place du miséreux qu’il harcèle, et ce, dans le seul but de le détruire complètement. L’identité ou le mal ? Ou le besoin de faire mal ? C’est très confus.
[PNPO] On the road / sur la route
dimanche, juillet 22nd, 2012PNPO
- Quoi: On the road
- Où: Mk2 Beaubourg
- Quand: Lundi 28 Mai à 21h
- Mon opinion : « bien aimé »
[PNPO] Temps
mercredi, juillet 18th, 2012PNPO
- Quoi: Temps de Wajdi Mouawad
- Où: Chaillot
- Quand: Mercredi 23 Mai à 20h30
- Mon opinion : « pas trop aimé »
La pièce est interrompue à plusieurs reprises par de la musique forte, scène -j’imagine- censées nous montrer la folie de la fille qui a vécu auprès de son père malgré ses viols répétés entre ses 5 et 13 ans, devenue sourde muette suite au choc psychologique
Un autre piste qui m’a beaucoup fait espérer est l’arrivée du « frère russe », et sa femme qui sert alors d’interprète. On assiste à un dialogue retranscrit plusieurs fois langage des signes -> français -> russe pour arriver d’un personnage à l’autre. Symbole de la difficulté à communiquer ? Ou au contraire de l’universalité de la langue ? De la perdurance de la famille à travers les frontière ? En fait non, simple jeu scénique et nouvelle déception.