PNPO
vendredi, octobre 21st, 2011L’une des choses que je dis le plus c’est que j’ai une mémoire déplorable, et c’est vrai. J’ai lu des livres dont je n’ai plus la moindre idée de l’histoire ou des personnages, vu des films qui ne m’ont laissé aucun souvenir, eu des conversations qui ont sombré dans l’oubli, et je suis en général obligé de me faire des listes de choses à faire, ou à acheter, sans quoi je suis certain d’en oublier la moitié.
Cette année, avec L. et S. j’ai pris quelques abonnements dans des salles de danse et théâtre, histoire de mourir moins bête, ou en tout cas un peu plus cultivé.
Mais si c’est pour qu’il ne m’en reste rien, c’est assez inutile, alors voilà, Boulevard Bisounours étant de toute façon en friche, je vais occuper l’espace ici.
Disclaimer : je ne me prends nullement pour un critique, et mon point de vue sera celui du neophyte. Je pense que l’art se doit d’être accessible, et expliqué lorsqu’il y en a besoin. J’accueille donc avec plaisir tout commentaire qui peut accompagner ce que j’ai vu/lu/écouté. Les impressions que je vais livrer ici seront les impressions après quelques jours tout au plus, assez fraiches et spontanées, c’est un parti pris.
J’ouvre donc la série des billets « PNPO » : Pour Ne Pas Oublier
Les chaussures de Miró
lundi, mai 23rd, 2011Vendredi en début de soirée, M. et moi sommes allés au Musée Maillol afin d’y voir l’exposition « Miró sculpteur » dont le nom chatouillait ma curiosité depuis un moment.
Comme pour chaque expo où je mets les pieds, je ne me suis pas spécialement renseigné sur l’artiste et son œuvre avant de venir, et si je connais vaguement quelques tableaux célèbres, je n’ai pas d’idée préconçue de ce que je vais trouver. J’attends en général d’une expo qu’elle soit suffisamment didactique pour que le visiteur comprenne ce qu’on lui montre. Et c’est pour moi un élément clé : trop de détails donnent trop de lecture, alors que si j’ai vraiment envie de tout connaître en détail, je prendrais l’audioguide. Mais être lâché en pâture au milieu de sculptures ou peintures, je n’ai jamais apprécié non plus. J’avais vu Magritte il y a quelques temps au même endroit, et j’avais été tout à fait satisfait du niveau d’explication.
Nous entrons donc, agréablement surpris par l’esthétique du garçon qui tient la caisse à l’entrée, ça fait toujours plaisir. Le dépliant accompagnant l’expo a l’air tout à fait classique, trois pages recto-verso avec du texte, aéré, tout ça s’annonce très bien. Nous déambulons donc au milieu de bronzes intitulés « femme », »oiseau », ou « personnage », ou toute combinaison des intitulés précités. C’est tout à fait conforme à ce que j’imaginais de sa peinture, c’est assez esthétique, beaucoup de travail sur la matière.
Comme cela se fait souvent, à l’entrée de chaque salle, sur un mur figure un texte, repris du dépliant. Cherchant à comprendre ce que je vois, je lis ces textes avec attention. Et là, c’est le drame :
Pour contrer la tyrannie du volume et retrouver le lyrisme spontané de la ligne vivante, le peintre grave ses sculptures pour y tracer ses propres lignes.
Personnellement, je n’y comprends rien, et je commence à me sentir un peu coupable ressentir la tyrannie du volume et ne pas comprendre le lyrisme spontané de la ligne vivante.
Sérieusement, c’est un vrai commentaire ça ? Voilà qui me rappelle une explication à Beaubourg à propos d’une œuvre figurant deux martiens en carton-pâte en train de copuler dans une chambre humaine des années soixante. Le texte commençait par « Dans son univers typiquement Dantesque » ….
Tyrannie ou pas, l’expo se parcours assez rapidement, et si j’ai trouvé tout cela très esthétique, j’avoue qu’il me manque une certaine compréhension. Pourquoi retrouve-t-on toujours des chaussures dans ses sculptures, tantôt symbolisant les yeux, parfois l’oiseau, parfois on ne sait pas trop ? Doit-on même chercher à comprendre ? L’auteur avait-il une idée particulière en tête ?
Il m’arrive en voyant des expositions contemporaines de croire que l’artiste, vexé de n’avoir pas su faire du figuratif en trois essais s’est acharné à en faire des centaines pour pouvoir dire que c’est exactement ce qu’il voulait faire … mais il parait que je n’y comprends rien à l’art 🙂
J’ai finalement conclus qu’il faudrait voir cet exposition deux fois : une fois le regard « vierge » de tout commentaire, de manière à ne pas avoir de préjugé et n’avoir pas l’attention attirée spécifiquement sur certains points, puis la re-parcourir avec un commentaire érudit.
Nous avons ensuite pu débrancher le cerveau complètement, filer chez moi où, rejoins par A. nous avons pris l’apéro, filer dans une terrasse maraisienne pour manger et boire d’avantage avant de finir la soirée au Tango et oublier cette histoire de chaussure-oiseau.
Picasso et les maîtres (1)
jeudi, novembre 20th, 2008Exposition inratable du moment, en trois parties : le Grand Palais, le Louvre et Orsay.
C’est d’après J., mon mentor en arts, l’une des expositions de plus grande envergure sur Picasso, quelque chose d’incroyable, au point que pour aller au Grand Palais hier soir, nous avions même décidé en avance que nous allions prendre l’audioguide. Truc de fou !
Attention aux horaires curieux ! D’habitude, pour les autres expos, c’est nocturne le Jeudi. Et bien pour Picasso c’est nocturne tous les soirs sauf Jeudi ! Fallait y penser. Habituellement aux nocturnes, il n’y a pas grand monde et la visite se fait dans de bonnes conditions. J’avais notamment le souvenir d’une expo Disney, une sur le Design (qui devait s’appeler Design contre Design), et une avec des tas d’affiches déchirées et un piano qui brule, mais dont j’ai oublié le nom.
Résultat des courses, il y avait bien une demie-heure de queue dehors, et même si ça aurait tout à fait supportable, nous avons pris la résolution d’acheter des billet coupe file pour mercredi prochain et d’aller plutôt manger.
Nous nous sommes donc retrouvés au Sir Winston (à ne pas confondre avec Soeur Winston), où les cosmo sont excellents, mais les plats bien trop chers, lieu sympa mais peuplé de jeunes cadres dynamiques BCBG accompagnés de créatures dont le prix exhubérant des vêtement n’est certainement dû à la quantité de tissu nécessaire à leur fabrication.
Rendez-vous donc la semaine prochaine pour l’expo elle même.
Un peu de cul(ture) (2)
jeudi, septembre 11th, 2008De loin j’avais vu l’affiche, et je l’avais pas vraiment bien regardée. Vues les couleurs ça m’avait fait penser à une oeuvre de Nicolas de Staël ( » Chemin de fer au bord de la mer, soleil couchant » ) que j’aime beaucoup. On notera donc que je suis peu physionomiste, et plutôt sensible aux couleurs qu’aux formes, parce que ce n’est tout de même pas très ressemblant 🙂
Et puis comme le billet combiné avec Bridget Railey n’était pas cher, j’en ai profité.
Pour être honnête, ça fout un peu la chair de poule. Il y a beaucoup d’arbres, qui envahissent la cité radieuse que l’artiste a visité, des arbres lugubres, très sombres. Ce qu’on retrouve sur tous les tableaux c’est l’interaction entre l’homme et la nature, la présence de l’Homme même dans les espaces gigantesques, la présence de la nature dans le monde construit par l’Homme.
Au final, je ne peux pas dire qu’esthétiquement parlant, ça m’ait vraiment plu, mais c’est « intéressant » au moins, n’est serait-ce que parce qu’il s’agit d’un artiste « en hausse » mais aussi parce qu’une fois de plus, le petit fascicule accompagnant l’exposition était très instructif sur la démarche de l’auteur, et le contexte des oeuvres clés.
Pour ceux qui voudraient la voir : trop tard, c’était jusqu’au 7 Septembre, fallait se dépêcher, na !
Un peu de cul(ture)
mercredi, septembre 10th, 2008Cul, nm : pas besoin de vous faire un dessin.
Voiture, nf : moyen de transport pour débauchés. Ex : « en voiture Simone ! »
Culture, nf : abréviation composée de Cul et Voiture. Ex: « pas besoin de vous faire un dessin, Simone ».
J’en suis réduit à ça pour retrouver des lecteurs, on se demande où va le monde … (non, pas là !).
Et pourtant oui, je vais parler culture, et même expositions !
Chapitre 1 : Bridget Riley au musée d’art moderne de la ville de Paris.
Pour ce qui est de l’artiste, je vous laisse lire là, ils en parlent très bien 🙂
L’affiche montre un des nombreux tableaux à connotation « illusion d’optique », et je m’attendais un peu à ce que toute l’expo soit un peu comme les sites web sur geocities en 98-99 avec les planches de dessins qui font mal au crâne ( souvent du Escher, qui n’a jamais pu finalement déjeuner en paix ).
En fait, l’expo est accompagnée d’un mini fascicule tout à fait intéressant qui explique la vraie démarche : partie d’un tableau figuratif, l’artiste a voulu comprendre pourquoi les touches de couleurs ici et là, pourquoi les lignes, comment telle forme va nous donner telle sensation, et c’est finalement un travail de recherche sur la perception des formes qui débute sa carrière.
Peu à peu le formes évoluent, on pas des cercles aux lignes, plus ou moins rapprochées qui donnent des effets de vagues, et de dilatation de l’espace (et symboliquement du temps).
Puis elle se concentre sur les lignes, mais amène la couleur, dans différentes palettes. J’avoue que la partie lignes/couleurs m’a moins touché, je l’ai vue comme étant beaucoup plus répétitive.
De manière générale, c’est vraiment la demarche, les esquisses, la logique artistique que j’ai trouvé très convainquants, peut-être encore plus que le resultat. Dans tous les cas,j’aurais tendance à vous dire « Allez-Y, c’est bien mieux que l’affiche ! ». Vous avez jusqu’au 14 septembre.