Le complexe du savoir

J’ai longtemps attribué cela à un mal typiquement français.

Il me semble qu’aux États-Unis par exemple, l’échelle sociable a pour indicateur le nombre de chiffre sur le(s) compte(s) en banque (enfin, surtout quand le signe tout à gauche est un ‘+’, sinon il vaut mieux s’appeler Tapie et habiter en France, mais c’est une autre histoire). Ce système est très décrié en France, mais on lui reconnaître l’avantage d’être simple, et avec une échelle sans biais : tu peux te payer un pavillon de 18 pièces : oui/non. Une voiture énorme : oui/non. etc…

Il me semble (peut-être n’est-ce que ma perception des choses) qu’en France, on sépare beaucoup la classe, la bonne éducation, la culture, le savoir, et l’argent. Ainsi, on décrie les nouveaux riches, on aime bien la noblesse d’épée (l’ancienne quoi, si j’ai tout bien compris), souvent un peu fauchée (façon de parler hein). Ainsi, on privilégie celui qui se cultive, celui qui lit celui qui sait. Le savoir comme échelle, c’est pas forcément idiot au final ?

Viennent avec cette échelle un certain nombre d’habitudes méprisantes, dont je n’ai pleinement pris connaissance qu’en discutant avec I. lors de son arrivée en France. Ainsi, combien de temps voit-on quelqu’un qui vient tout juste d’apprendre une nouvelle regarder de haut le prochain qu’il/elle croise et qui ne le sait pas (du genre : attends, tu sais même pas ça ? laisse tomber ! ). Et visiblement, on prend bien plus de plaisir à se dire qu’on en sait plus qu’à partager son savoir ….

C’était jusque là ma pensée, sans pour autant me sentir pleinement concerné, je choisis mieux mes amis que ça moi ! Je prends des gens qui partagent. Je prends des gens qui vont pas trouver ridicule que je ne connaisse ni les participants de la starac, ni ceux de la nouvelle star, ni même ceux de secret story. Qui ne vont pas me balancer des regards hautains si je ne connais pas les paroles de Britney, ou si j’ose affirmer que Kylie c’est sympa, mais que j’irais pas la voir en concert.

Mais voilà que certaines soirées récentes m’ont fait passer pour un extra terrestre ne connaissant pas les acteurs de Beverly Hills 1242558093424 (à l’arrondi près). « Attends, mais c’est de la culture générale ! » …

Alors dites moi, je suis vraiment le dernier à trouver que pas connaître quelque chose c’est pas grave, tant qu’on est capable de s’y intéresser ? Dites moi que je suis pas perduuuuuuuu !

2 Responses to Le complexe du savoir

  1. Jonathan D. dit :

    Du moment que tu connais tous les titres des albums de Mylène Farmer et leurs dates de sortie, ça va.
    Je déconne, évidemment.
    Dans mon entourage, les gens ne sont pas trop non plus à dire « han la honte, tu sais même pas ça » et heureusement, parce que je ne trouve pas ça constructif du tout.
    De plus, Schopenhauer disait que les hommes ne discutent pas pour s’apprendre des choses ou connaître la vérité, mais avoir raison, quitte à mentir et être mauvais, simplement pour prouver qu’on est plus fort que l’autre. Je crois que ça rejoint un peu ce que tu dis.

  2. chondre dit :

    Beverly Hills 5145727815887, quand même. :)))

    Séance de rattrapage. Ils tournent un spin-off de la série qui sera diffusé à la rentrée. Tu n’as que quelques semaines pour devenir incollable.