[PNPO] La dame aux camélias
mardi, février 21st, 2012- Quoi: La dame aux camélias
- Où: Théâtre de l’Odéon
- Quand: 18 Janvier 2012 à 20h
- Mon opinion : « je suis parti au milieu »
Le titre était alléchant ! Je l’avais vu il y a plus de dix ans, avec Isabelle Adjani, je n’en ai absolument aucun souvenir (non que ce fut mauvais a priori, juste ma mémoire légendaire, et mes années étudiantes noyées dans l’alcool…). Du coup, je n’ai pas vraiment hésité au moment de faire ma sélection.
Et puis la veille j’ai tout de même regardé ce pour quoi j’avais signé … un début à 20h, ça augurait une représentation assez longue. Trois heures quarante cinq … je prends peur.
Et une précision : ce n’est pas La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils, mais un texte d’après ce dernier, Heiner Muller et Georges Bataille … j’ai un peu plus peur.
Et puis, sur le site web de l’Odéon, un pavé de quelques pages sur le metteur en scène – Est-Allemand exilé par les communistes, passe dix ans à monter du Brecht dans sa cabane, grosso modo – et rien sur la pièce elle même, ça c’est vraiment mauvais signe.
Mais sans nous démonter, L. S. et moi nous présentons à l’heure convenue.
La pièce commence par trois actrices qui gémissent tandis que l’une d’entre elle meurt, dans un poulailler sur le toit d’une cabane. Une demi-heure de cris tantôt plaintifs, tantôt orgasmiques, tout le temps pénibles. Pendant ce temps, en bas, deux hommes hurlent des répliques l’un à l’autre, la moitié du temps assis à moitié (ou complètement) nus sur les cabinets. Il n’est pas question de dialogue car le texte qu’ils déclame n’a de toute façon ni queue ni tête.
Finalement, la mourante meurt, et les trois femmes sont remplacées par trois poules, qui ont l’avantage de faire beaucoup moins de bruit. En bas, ça continue de même, en haut les actrices reviennent, incarnant d’autres personnages et crient à qui veut l’entendre qu’elles « se branlent la chatte, pleine de foutre », ou autres choses du genre.
Le public bien sûr rit (nerveusement) un peu, soupire, est choqué parfois. J’avoue n’avoir ressenti que l’ennui. En effet, qu’on dise « chatte », « branler » et « foutre » dans une pièce de théâtre ne me choque pas, si ça a le moindre intérêt pour le texte, pour l’histoire, pour les personnage, bref si ça a le moindre intérêt. Si l’ensemble du public avait vu autant de pornos que moi, il ne serait pas choqué le moins du monde, et il ne resterait du coup rien. Rien du tout.
Je ne parlerai même pas de la deuxième moitié du décor, derrière, qui tourne, et nous découvre les personnages sous une boule disco où le seul divertissement est de voir l’un de se prendre la vitre en marchant … très boulevard, mais tenir 3h45 là dessus me parait difficile.
On pourra me dire que je n’ai pas compris, c’est absolument vrai. Je n’ai rien compris parce que c’est incompréhensible, inabordable, et soit très élitiste et prétentieux, soit un complet foutage de gueule.
Dans les deux cas, je suis parti à l’entracte et nous avons bu un verre avec S. tandis que L. subissait la seconde moitié.
[PNPO] Un tramway
vendredi, décembre 30th, 2011- Quoi: Un tramway (d’après Un tramway nommé désir de Tenesse Williams)
- Où: Théâtre de l’Odéon
- Quand: 14 Décembre 2011 à 20h00
- Mon opinion : « assez bien aimé »
J’ai l’impression que l’Odéon et moi nous sommes presque fâchés, et toujours pour les même raisons.
Le décor bouge sans cesse, s’allume et s’éteind, se raccourci et se rallonge. Pourquoi pas !
La pièce commence avec un cho dans la voix, de nombreux effets sonores, pourquoi pas !
On assiste sans cesse à la projection en temps réelle de gros plans, ou de plans changeant des acteurs, souvent avec un peu de retraitement, et un caméraman qui se balade sur scène, pourquoi pas !
Il y a un fond musical en permanence ou presque, pourquoi pas !
Trois fois l’une des actrices pousse la chansonnette, pourquoi pas !
Pourquoi pas, … mais tout de même, pourquoi ?
Une fois encore, je n’ai rien contre l’artifice, même envahissant, rien contre l’innovation, l’expérimentation, rien contre ce qui choque ou surprends. Mais à condition que tout ça serve le texte, les acteurs, le drame, ou les trois. Et à vouloir trop en mettre j’ai eu le sentiment que le metteur en scène (Krzysztof Warlikowski) essayait de monter un film en direct sur une scène de théâtre.
A son crédit, c’est presque réussi, et pour un exercice aussi dur, c’est une prouesse.
Mais est-ce utile ? La musique qui se désynthonise (est-ce le bon mot ?), l’écho, la lumière qui vacille, sont des procédés de cinéma tout à fait acceptable pour illustrer l’abime de la folie dans laquelle tombe Blanche. Mais ce n’est pas du théâtre, et c’est faire bien peu confiance à Isabelle Huppert que de recourir à ces artifices.
Isabelle Huppert … magnifique comme toujours, qui porte la pièce à bout de bras (avec Florence Thomassin il faut bien le dire). Elle est bouleversante, elle est incroyable, et bien des superlatifs…
Et c’est bien grâce à elle que j’ai « assez bien aimé » au final, car le reste me laisse un goût de « dommage », tant il y avait des bonnes idées et une bonne mise en œuvre mais sans que j’en saisisse vraiment l’intérêt et sans que je puisse y voir autre chose qu’une pollution de la pièce, ainsi qu’une demie-heure de trop (due aux ajouts scéniques).
[PNPO] Je disparais
jeudi, décembre 29th, 2011- Quoi: Je disaparais (Arne Lygre)
- Où: Théatre National de la Colline
- Quand: 8 Décembre 2011 à 20h30
- Mon opinion : « assez bien aimé »
Je devais le voir à une autre date mais l’actrice avait fait un malaise… on apprendra plus tard qu’elle est en pleine chimio … ça jette un froid
La scène est sobre, façon années 80 conceptuelles : un plateau avec illusion de profondeur, le même plus loin, un troisième plus loin. Le tout donne une incroyable impression de profondeur.
Les acteurs sont sonorisés avec un micro, mais ça ne me gène pas. Elle. Elle prend toute la place, tout de suite, avec sa voix rauque (et je n’ose faire le lien avec ce qui précède) et on part sans difficulté dans les histoires qu’elle raconte. On part loin. La pièce va et vient entre la réalité du présent et les histoires que les personnages inventent pour y échapper. Ils imaginent d’autres gens, loin, dans des situations similaires mais différentes. C’est difficile à décrire tant le recours à cet échappatoire trahit la détresse des personnages, et tant la voix profonde nous transporte.
Et puis, il y a le dernier quart d’heure.
J’ai peur d’avoir raté quelque chose de fort, de primordial, de symbolique, mais à ce stade de ma compréhension, je n’ai pas compris ce qu’il faisait là. Et j’ai décroché, parti dans mes pensées. C’est vraiment dommage, ça m’aura presque gâché la première heure et quart. Est-ce pour ne pas durer 1h15 ? Si c’est ça c’est bien dommage.
Et c’est pour ça qu’au final, je n’ai que « assez bien aimé »
[PNPO] L’homme inutile ou la conspiration des sentiments
samedi, octobre 22nd, 2011- Quoi: L’homme inutile ou la conspiration des sentiments de Iouri Olecha, mise en scène de Bernard Sobel
- Où: La Colline
- Quand: 22 Septembre 2011 à 20h30
- Mon opinion : « pas trop aimé »
L. m’avait venté la Colline, j’y suis donc allé les yeux fermés.J’aurais d’ailleurs peut être dû les garder fermé, tel ce spectateur de fond de salle qui a ronflé une bonne demi-heure.
Le début commençait bien, l’affirmation d’un personnage qui se veut inutile, par défi ou par esprit de contradiction, par opposition en tout cas au savant à moitié fou, obsédé de résultat jusqu’à oublier l’humain qui est en lui.
Mais rapidement, les propos se simplifient, on tombe dans le cliché.
Puis le propos change, on se centre sur un autre personnage, frère du premier qui prend le parti pris opposé, et revendique les valeurs de « l’ancien siècle », dans des diatribes assez confuses.
Entre les deux navigue le troisième personnage, une espèce de dissident un peu flou.
A partir du milieu de la pièce, tout ça part joyeusement en vrille, dans une confusion un peu totale, dont je découvre à l’instant qu’il s’agit en fait d’une farce burlesque.
A l’image de ce que j’arrive à en écrire, un mois après, cette pièce m’a laissé une impression de flou, de fouillis et surtout d’ennui (plus de 2h tout de même), malgré une bonne performance des acteurs.
Pour tout ça, je n’ai pas trop aimé.
PNPO: Roméo et Juliette
vendredi, octobre 21st, 2011- Quoi : Roméo et Juliette de William Shakespeare, mise en scène d’Olivier Py (Création)
- Où : Odéon / Théâtre de l’Europe
- Quand : Mercredi 19 Octobre 2011 à 20h
- Mon opinion : « assez bien aimé »
Tout le monde connait plus ou moins l’histoire de Roméo et Juliette mais peu l’ont lu. J’ai moi même essayé et j’ai tenu une bonne dizaine de page.
Cependant, lorsqu’après trois minutes un des hommes de Capulet crie « on va leur péter la gueule à ces Montaigu » j’avais la réponse à l’une des mes question : « Olivier Py a-t-il changé le texte ? ».
Côté acteurs, c’est du bon, du très bon même. Je regrette un peu le côté très jeune, très formaté de Roméo (Matthieu Dessertine), qui nous sert une palette d’émotion très variée mais très « sortie de conservatoire ». Cela n’ôte rien à la qualité de ce qu’il fait, mais le personnage manque un peu de profondeur. Qu’il passe la moitié de la pièce torse nu sous sa veste largement ouverte est absolument agréable, mais n’aura pas su me transporter.
Juliette (Camille Cobbi) … oh Juliette… sa voix grave et rauque est simplement formidable. Là, on a la profondeur, on a l’émotion.
Et tous les autres sont très bien aussi, vraiment, c’est assez incroyable.
Côté mise en scène, mes deux comparses L. et S. on adhéré à 100% je pense. Moi pas.
Je ne suis pas contre les fioritures, les adaptations, les changements, et j’ai trouvé la grand majorité d’entre eux vraiment très très bien. L’espace scénique est remarquablement exploité, la présence d’un piano ne vient absolument pas entacher le texte, et la réécriture de certains passage les rends probablement plus compréhensibles, plus proches de nous, plus chargés en émotion qu’une traduction littérale en vers de bout en bout.
J’ai eu en revanche beaucoup de mal avec quelque passages horriblement vulgaires ou simplement décalés mais sans intérêt, du moins, aucun que je n’ai compris. Encore une fois, je ne suis pas contre par dogme, la vulgarité ne me choque pas en elle-même, les digressions peuvent être bienvenues, et sur une scène très forte entre Juliette et son père, scène répétée une deuxième fois sous une musique du piano qui couvrait les voix et amplifiait la folie, la réécriture moderne à la limite du pastiche a permis de nous rapprocher de la scène.
Mais quand Roméo et ses deux amis s’empoignent le paquet (oui oui) font deux minutes de blagues scabreuses, se touchent les fesse et miment le sexe, je ne comprends pas l’intérêt. Ni celui des manière vulgaires prêtées à deux ou trois reprises à la nourrisse. Ni celui des calembours du serviteur de Capulet.
Non vraiment, je n’ai rien contre tout cela lorsque j’en comprends le sens, l’intérêt. Mais trop souvent j’ai eu l’impression qu’Olivier Py avait juste voulu insérer ça là, et ceci ici, juste pour rire, comme ça. Et c’est ça qui m’a beaucoup dérangé.
Pas au point de finalement gâcher mon appreciation du reste, mais suffisamment pour que je n’adhère pas complètement et qu’au final, je dise juste que j’ai « assez bien aimé », malgré la multitude de qualité autres de la mise en scène, et des acteurs.
Encore une fois, ce n’est que mon avis.
En voici un autre, trouvé alors que je cherchais une photo à voler pour la mettre ici.
Avant je finissais toujours mes phrases …
jeudi, novembre 19th, 2009alors que maintenant je ……
Des blagues sur la pièce que j’ai vue ce soir, on peut en faire beaucoup je pense. Spontanément, j’ai pensé à une écriture en duo : l’un commence toutes les phrases, l’autre les finit… pas de bol il était malade [insérer rires].
Honnêtement, je n’aime pas caricaturer les choses lorsque je tente de faire une critique.
C’est ainsi que ce qui suis représente très réalistement un dialogue de la pièce.
Toute la pièce même, en fait.
– « Eh toi ! Oui toi ! Tu te …. « . « N’est-ce pas ? »
– « Oui, sûrement. »
– « Non tu ne dois pas. Où vas…. »
– « Non, je … tu sais bien …. je dois … »
– « Mais où … ? »
– « Oui, c’est vrai, mais je dois …. »
– « Mais je suis bien ta nana … n’est-ce pas ? Tu le sais ? Est-ce que tu …. »
– « Oui, bien sûr, mais on ne peut pas …. »
– « Non, bien sûr, tu crois n’est-ce pas ? »
– « Oui je … »
– « Non, vraiment tu … »
Et ainsi de suite …
C’est drôle deux minutes, mais ça saoule vraiment vite !
Heureusement, il y a les deux acteurs, dont Nathalie Baye qui joue tout de même très bien !
Mais ça ne sauve pas un texte et une mise en scène lancinants ….
Ça s’appelle Hiver, c’est au théâtre de l’Atelier, n’y allez pas !
(Accessoirement, la salle était à moitié vide, et l’on n’a pas pu occuper les meilleurs sièges qui pourtant étaient vides …)