- Quoi: La dame aux camélias
- Où: Théâtre de l’Odéon
- Quand: 18 Janvier 2012 à 20h
- Mon opinion : « je suis parti au milieu »
Le titre était alléchant ! Je l’avais vu il y a plus de dix ans, avec Isabelle Adjani, je n’en ai absolument aucun souvenir (non que ce fut mauvais a priori, juste ma mémoire légendaire, et mes années étudiantes noyées dans l’alcool…). Du coup, je n’ai pas vraiment hésité au moment de faire ma sélection.
Et puis la veille j’ai tout de même regardé ce pour quoi j’avais signé … un début à 20h, ça augurait une représentation assez longue. Trois heures quarante cinq … je prends peur.
Et une précision : ce n’est pas La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils, mais un texte d’après ce dernier, Heiner Muller et Georges Bataille … j’ai un peu plus peur.
Et puis, sur le site web de l’Odéon, un pavé de quelques pages sur le metteur en scène – Est-Allemand exilé par les communistes, passe dix ans à monter du Brecht dans sa cabane, grosso modo – et rien sur la pièce elle même, ça c’est vraiment mauvais signe.
Mais sans nous démonter, L. S. et moi nous présentons à l’heure convenue.
La pièce commence par trois actrices qui gémissent tandis que l’une d’entre elle meurt, dans un poulailler sur le toit d’une cabane. Une demi-heure de cris tantôt plaintifs, tantôt orgasmiques, tout le temps pénibles. Pendant ce temps, en bas, deux hommes hurlent des répliques l’un à l’autre, la moitié du temps assis à moitié (ou complètement) nus sur les cabinets. Il n’est pas question de dialogue car le texte qu’ils déclame n’a de toute façon ni queue ni tête.
Finalement, la mourante meurt, et les trois femmes sont remplacées par trois poules, qui ont l’avantage de faire beaucoup moins de bruit. En bas, ça continue de même, en haut les actrices reviennent, incarnant d’autres personnages et crient à qui veut l’entendre qu’elles « se branlent la chatte, pleine de foutre », ou autres choses du genre.
Le public bien sûr rit (nerveusement) un peu, soupire, est choqué parfois. J’avoue n’avoir ressenti que l’ennui. En effet, qu’on dise « chatte », « branler » et « foutre » dans une pièce de théâtre ne me choque pas, si ça a le moindre intérêt pour le texte, pour l’histoire, pour les personnage, bref si ça a le moindre intérêt. Si l’ensemble du public avait vu autant de pornos que moi, il ne serait pas choqué le moins du monde, et il ne resterait du coup rien. Rien du tout.
Je ne parlerai même pas de la deuxième moitié du décor, derrière, qui tourne, et nous découvre les personnages sous une boule disco où le seul divertissement est de voir l’un de se prendre la vitre en marchant … très boulevard, mais tenir 3h45 là dessus me parait difficile.
On pourra me dire que je n’ai pas compris, c’est absolument vrai. Je n’ai rien compris parce que c’est incompréhensible, inabordable, et soit très élitiste et prétentieux, soit un complet foutage de gueule.
Dans les deux cas, je suis parti à l’entracte et nous avons bu un verre avec S. tandis que L. subissait la seconde moitié.