[PNPO] Raoul

PNPO

  • Quoi: Raoul de James Thierrée
  •  Où: Théatre de la Ville
  • Quand: 28 Décembre 2011 à 20h30
  • Mon opinion : « assez bienaimé »

J’avais choisi ce spectacle sur l’abonnement sans trop savoir, et j’ignorais complètement le lien de petite-filiation entre James Thierrée et Charlie Chaplin. De toute façon je ne suis pas très « fils de » …

Avant le spectacle, la scène est recouverte d’immenses voilures, et j’ai vraiment cru qu’un bateau allait en émerger. Au lieu de ça, tout s’ouvre et laisse place à une espèce de cabane en métal qui va s’effriter et tomber en morceau petit à petit.
Je ne sais pas vraiment le style du spectacle pour être honnête… pas vraiment du cirque, pas vraiment de la dans, pas vraiment du théâtre, ça peut être un peu de tout ça, et au final ça ne me gêne pas du tout,  à quoi bon mettre dans des cases, ce qui compte c’est ce qu’on voit, pas le nom qu’on lui donne.

Le spectacle donc : c’est un univers très particulier, à la fois noir, avec un personnage qui ne fait que crier « Raoul » de temps à autre, au milieu d’onomatopées, mais aussi très onirique, avec des créatures marines, un éléphant, dans des costumes géants d’une finesse à couper le souffle, un décors qui ne cesse de bouger, c’est très riche. On vit ensuite un enchainement de scènes, prétextes à nous montrer ces prouesses de confection, et je pèse mes mots : on nage en plein rêve, et j’ai été émerveillé par tout cela.

Ce qui m’a posé problème, c’est justement cette omni présence du décors et des accessoires, l’homme-danseur-acrobate Thierrée est mangé par le vacarme du métal qui claque par terre, par le déplacement des créatures féériques, et l’on se demande ce qui fait vraiment l’intérêt, le créateur, la création, ou les deux ensemble qui hélas semblent chacun opérer de son côté.

Côté physique, il y aurait eu prétexte à de beaux passages de danse ou d’acrobatie, comme au moment où il descend d’une longue échelle, esquissant même ce qui pouvait être le prélude d’un enchainement, mais hélas ça retombe, comme bien souvent au cours de cette heure quarante. De très nombreuses pistes sont lancées, et bien amenées, pour finalement ne déboucher sur rien.

Et finalement, l’enchainement de petits moments ne m’a pas permis de voir une continuité, une finalité, et lorsqu’à la fin il s’envole, je ne comprends pas le sens,  et j’ai juste l’impression qu’il avait besoin de finir. Il m’a vraiment manqué une unité narrative, si bien que j’ai un peu décroché sur le dernier quart d’heure, et j’ai le sentiment d’avoir vu plutôt une succession d’instant que réellement une pièce construite (je ne doute pas qu’elle soit construite, je ne l’ai juste pas vu …).

Au final, j’ai donc été déçu, d’autant plus je pense qu’il y a une foule d’éléments très bien menés dans cette oeuvre, qui me sont apparus comme autant de pistes à creuser, ou d’occasions manquées. J’ai presque l’impression que si tout cela avait été moins bien, j’aurais été moins déçu. Du coup, il faut être honnête, au final, j’ai « assez bien aimé » tout de même, parce que c’est un bon moment.

 

 

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