C’est aujourd’hui la journée mondiale contre l’homophobie.
J’ai jusqu’à présent eu beaucoup de chance je pense, ne m’étant jamais fait agresser ou même rejeter parce que je suce des bites. C’est cru, mais il faut appeler un chat un chat une bite une bite. En effet, si j’en crois certains reportages, ce qui gêne les homophobes, c’est l’idée qu’un mec suce (ou plus si affinité) un autre. A la rigueur que deux mecs vivent ensemble, ça pourrait passer, mais qu’ils se touchent ? Beark !
Ouais, sauf que d’une part c’est pas du tout dégueulasse, c’est formidable (mais ça c’est un point de vue, ok ok), mais surtout, on ne leur demande pas de regarder, de chercher à savoir, où même d’imaginer. Si je me fais chier à fermer mes stores quand je dors pas seul (et je crois sincèrement que j’aurais fait pareil étant hétéro), c’est pas pour que des mecs qui n’aiment pas ce qu’ils imaginent qui se passe derrière eux (les stores, pas les mecs) viennent me frapper, ou m’insulter, ou whatever.
Côté taf, en Février dernier, au cour d’une soirée organisée par mon entreprise dans un bar au court d’un salon professionnel plutôt sérieux, j’ai fini littéralement affalé sur un canapé en train d’embrasser goulument un ex à moi qui se trouvait être invité, au milieu de mes clients et collègues. Bon ben ça, c’est fait. Et aucun soucis non plus. C’est l’avantage des boites high-tech, de la CSP+, de la culture californienne, etc. (quand au sale type Anglais qui m’avait embêté légèrement à ce sujet, je n’en ai plus jamais entendu parler).
Et dans la rue, une fois je me suis fait insulter, et c’est tout.
Autant dire donc que je suis super chanceux.
Après, les petits désagréments quotidiens, les expressions toutes faites (« c’est pas un truc de PD », « je nage comme une tarlouze », etc.) j’avoue que je les vis assez bien, essentiellement parce que je sais que ce sont des expressions toutes faites, et aussi parce que ne subissant par ailleurs aucune pression, je peux m’en foutre. J’avais eu un débat sur ces expressions avec I., qui se pose vraiment en modèle sur le « chacun fait ce qu’il veut de sa vie, de ses fesses, et de tout le reste », et elle n’avais simplement jamais réalisé qu’un homo pouvait prendre pour lui ces phrases rentrées dans le vocabulaire social collectif.
Alors n’ayant à me plaindre d’aucune expérience désagréable ou presque, je voudrait juste protester contre le mot « homophobie » lui même qui peut désigner aussi bien les « casseurs de PD » que les gens qui ont peur des homonymes, de la lessive homo ou des espaces homomorphes. J’aimerais donc proposer qu’on les appelle simplement les gros cons. Bah oui, il faut appeler un chat un chat un con un con.
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