C’est une question que beaucoup de Gay se posent je crois. Est-on avant tout gay ? Est-ce une orientation, ou réellement une identité en ce sens qu’elle nous définit ?
Lorsque j’eus accepté une fois pour toute que j’allais aimer les garçons et que je n’y pouvais rien, la question s’est posée toute seule, et il me paraissait à peu près clair que ce n’était qu’une facette de ma personnalité, définie par tellement plus de choses. Et pourtant, au fil des années j’ai pris quelques manières, pas trop mais quelques une tout de même, et j’ai eu de plus en plus d’amis gay, comme s’il y avait certaines choses que je ne pouvais partager qu’avec eux. Ce qui est finalement le cas, à l’exception de quelques amis de toujours avec qui je partage tout, et ça, ça n’est pas près de changer.
Ce qui me fait poser la question ici, c’est une soirée professionnelle, l’une des dix que je viens d’enchaîner pour cause de salons spécialisés. Bonne ambiance générale, l’une de mes collègue est elle-même ouvertement homo, et ça ne gène absolument personne, j’en suis absolument convaincu. Mais quand après quelques verres, trois collègues nous rejoignent (nous sommes une trentaines de deux boites sur un bateau) au son de « salut les PDs », ben ça me fait tiquer. Au même titre qu’il faut systématiquement donner le change avec les clients aux remarques plus ou moins machistes sur les assistantes, les serveuses, les commerciales, … tout ce qui porte une jupe et sur lesquelles bien des hommes ont du mal à ne pas baver avec des commentaires plus ou moins salaces.
Je ne dis pas que les hétéros sont tous des machos à tendance bof-salace, mais il faudra reconnaître tout de même qu’en groupe, ça dégénère souvent assez vite, spécialement dans les sorties de boulot, je ne sais pas trop pourquoi. De la même manière qu’à partir de trois on est une bande de cons. Et également comme à dix homos on est rapidement un groupe de pétasses chantant Kylie, j’en suis tout à fait conscient.
Bref, pour moi cette question reste en suspens. À certains moments je me sens en décalage et je réalise que je ne suis pas exactement comme ces collègues. À d’autres, je suis exaspéré par les gays parisiens, j’aspire à la campagne, la simplicité, et … un mari à la ferme 🙂
Et je partage certainement l’interrogation de ma réelle identité avec tous ceux qui, homos, hétéros, whatever, se posent trop de questions !