La gay pride nous ayant curieusement vu suivre le char du Club 18 une bonne partie de l’après midi, j’avais envie d’y retourner (pour être tout à fait prosaïque, un vendredi soir, le tango fermé, début Juillet, je ne voyais pas grand chose d’autre) histoire de commencer le week-end de manière un peu décalée …
Il faut quand même savoir qu’on pouvait entendre sur le char le DJ répéter à loisir « le Club 18, la boite des beaux gosses », voire « le club 18, la boite où vont les jeunes », ce qui fait bien rire quand même, surtout quand on connaît l’endroit. Et pourtant, sortant quelques instants prendre l’air (je passe les détails d’A. complètement bourré indiquer la mauvaise direction à une voiture de jeunes gens de banlieue presque pas agressifs (genre « ah ici c’est pour gays ? beurk ! euh … enfin pas de mal couz ! », un peu géné, vu que j’étais quand même en train de les aider à trouver leur direction) avant de leur dire qu’il les trouve super mignons), et nous tombons sur une bande … de lycéens (à 5 ou 6 on est une bande non ?).
Fiers de leurs cartes d’identité arborant 1990 (c’est là qu’on fait un syncope habituellement), ils nous exposent leur plan de carrière : « ben en fait, je voudrais trop gagner tout plein de thune, mais genre plein plein plein, mais euh, sans trop foutre grand chose quoi » … ah ben lui, il est tout seul dans sa spécialité 🙂 L’autre avait un problème de lacets : son slim l’empêchait de se baisser pour les refaire. Un autre finalement restait dehors avec sa copine (qui n’avait pas réussi à rentrer), et nous racontait son passé politique où il fut en seconde tour à tour anarchiste, communiste, lepeniste et de droite, le tout en remettant en place sa mèche toutes les 4 à 5 secondes (montre en main). Ahlalala, c’est beau la jeunesse !
Heureusement j’ai pu passer aussi une après-midi (oui, je crois bien qu’on peut dire une ou un après-midi, comme on veut) avec M., qui est un ami de M. (ce qui fait deux M. c’est plus anonyme ainsi), tout juste 19 ans, qui sait faire des phrase avec un verbe, écrire sans fautes, et affirme son caractère autrement qu’en dansant la tecktonik. Ça fait du bien de sentir quelqu’un vivre, plein de questions, et plein de réponses parfois. C’est marrant de voir comme à son age on en avait certaines tout à fait identiques, et comme d’autres qui nous tiennent encore aujourd’hui ont trouvé solution il y a bien longtemps. Je crois que j’ai pris un coup de jeune et un coup de vieux en même temps, mais une chose qui compte vraiment, c’est de ne pas perdre le contact. C’est ce jour là qu’on arrête vraiment d’être un peu jeune.
Bon, c’est pas tout ça, une tisane, une bouillote, et au lit !!!